Dans sa lancée, De moins en moins étonné De n’être pas plus avancé, Il trouva sur son parcours Le prince des discours : « Dis-moi, divin crayon, pourquoi écrire aux sourds ? N’as-tu donc pas compris Qu’ils se moquent de ta vie ? Même lui ! Même elle ! Tous trop unis contre l’émotionnel. » Serein, le poète scruta le ciel Avant de retomber : « Je ne suis pas sûr mais je le sais. J’évacue, malgré moi, mon besoin de pleurer. Au fond de mon ventre, toujours chaud, S’agitent l’amour, la haine, la colère de mes maux. Je veux tuer l’humain pour y croire à nouveau. » Les yeux remplis de confusion, L’homme sans nom Déversa, sans pudeur, les larmes de sa raison : « C’est impossible, tu ne peux vivre ainsi ! Car la violence qui te nourrit Finira, je le crains, par une belle agonie. » Alors, le crayon prit un bout de papier, Soulagé que quelqu’un l’ait enfin écouter : « Tu m’as bien cerné : J’ai placé cette violence au service de la beauté… »