Dans ta bouche en demande, un mot qui se répète : Bonheur, bonheur, bonheur... Qu'en dit donc le poète ? Tu te lèves le matin, le rêve encore trempé Que déjà ta journée voudrait se recoucher. Quelle idée saugrenue que de vouloir bannir De son champ de vision, la vertu de souffrir ! Quelle chance mon ami de l'avoir rencontrée, Tu sais bien, comme moi, ce qu'elle t'a apportée. Ces larmes trop aiguisées, ce « trop » qui dit « jamais », Le couteau a raison de vouloir s'en vanter ; Rappelle-toi de ces chutes qui ne descendaient pas, Aujourd'hui tu as l'encre de ceux qui ont le droit De courir sans nageoire, de plonger dans les cieux, De se moquer des gens qui se prennent au sérieux Qui brandissent haut fort leur fidèle carapace Comme s'ils ne savaient pas qu'un beau jour elle se casse. Regarde-les marcher sur ce tapis roulant Qui, comme on le sait, se termine fatalement Par la seule envolée : point final, c'est fini. N'es-tu pas satisfait d'avoir voler en vie ? Voilà donc ce que dit le poète, d'une rime : Etre heureux et serein ne sont pas synonymes. Et si demain matin, ton rêve n'a pas fané Arrose-le de cette encre, créatrice de beauté. Tu me manques déjà, sans abri amoureux, Grace à toi, j'ai compris : chacun fait ce qu'il peut Quand se répète ce mot qui mène à la folie : Bonheur, bonheur, bonheur... Qu'en dis-tu mon ami ?