Les enfants sont rangés, deux par trois, souvent seuls, Fatigués d’écouter le regard de leur maître. Je balance un sourire désirant faire la gueule, A deux pas d’un miroir qui refuse de paraître.
Me voilà bien adulte depuis une semaine, Au milieu d’une arène éclairée par l’angoisse. J’ai peur de transpirer jusqu’au fond de mes veines Les minutes perdues à faire naître ma classe.
Une leçon vite écrite, aussi vite que l’enfance, Et juillet nous arrive comme tombe le jour. Le temps de dire salut à cette belle naissance Que déjà nos adieux se dessinent dans la cour.
Une série terminée, un bouquin qui s’éteint, Mon garçon s’en allant dans les yeux de sa vie, Cette amie, la meilleure, qui se trompe de chemin, Tous ces doutes amoureux d’une infâme nostalgie.
La vie donne, puis reprend, on nous l’a déjà dit, J’arrive pas à me faire à cette certitude : Tout ce qui commence, un beau jour, se finit Dans la vase profonde de notre solitude.