Craquement déglingué derrière cette vitrine, Se consument mes proches impossible à toucher. Suis-je en face d’un troupeau à l’ivresse orpheline, Ou encore et toujours le dernier des paumés ?
La leçon est apprise, je décède ma place Aux profits de ces ânes qui n’ont que faire de vivre : « Un plus un égal deux, regarde-toi dans la glace, Tu connais à présent le chemin qu’il faut suivre ! »
Qu’ils se regardent, eux, massacrer la beauté S’asperger d’illusions, tout ça me fait sourire Ou pleurer dans mes mains ce poème muet Aux oreilles aveugles qui refusent de sentir.
Et ricochent sur les murs, toutes ces phrases savantes, Du progrès sur ma route ? De quoi devenir fou : « On dirait que tu es, enfin, sur la bonne pente ! » « On dirait que vous êtes un peu trop sûrs de vous. »
Sur le champ, je m’en vais faire la manche à ces sages, Une pièce de bon sens, une vie de silence. De quoi mettre en couleur la noirceur de mes pages, Et de quoi mettre en cage notre belle existence.
Alors, d’un pas léger, mes doigts s’évanouissent Derrière cette vitrine que je ne peux franchir ; D’un côté les conseils pour me rendre service Et de l’autre ma plume que personne ne sait lire.