Toujours là pour trahir le moindre bout de joie Où d’espoir en espoir, retombe l’amitié Au milieu d’une danse qui étrangle parfois Le tableau un peu moche de la réalité.
Toujours là pour porter le poids du verbe « aimer », Frissonnante d’impuissance, elle conjugue ses absences, Comme si chaque rencontre n’existait qu’au passé, La voilà hypocrite, déjà sans importance.
Toujours là pour flatter l’égo de ces candides, Consommant tour à tour les saveurs d’un mirage. Un voile sur les yeux, elle creuse dans le vide Le lien si périssable de ses plus beaux partages.
Toujours là pour chanter, mais en pleine lumière Le refrain monotone de la jovialité. « O douleur interdite, raconte-nous hier Comment elle t’a laissée toucher l’obscurité ! »
Toujours là pour prêcher sa doctrine théâtrale, De quoi mettre en apnée le chemin des mystères. Regardez bien : sa langue ne connaît pas le mal Car comble de ridicule, c’est le bien qu’elle préfère.
Toujours là, malgré tout, pour agiter les cœurs, Présente dans l’oubli, soutenue par l’ivresse, Elle transforme le parfum en une sorte de sueur Qu’elle répand sur la peau d’une simple caresse.