J’ai pas envie d’attendre, ni envie de partir Loin du noir que ma rose m’a un jour fait goûter. Tout près d’elle, je suffoque, je m’enterre, je respire, Brûlé par le chagrin d’une chambre oubliée.
J’ai pas envie de plaire, ni envie de sourire, Comme une pointe enfoncée, aiguisée pour faire mal A cette peau trop sensible, trop adepte du pire Qui implore une pause à ma vie de cristal.
J’ai pas envie de croire, ni envie de douter. L’odeur d’un grand amour ne dure-t-il qu’un temps ? Et sous mes pieds fanés s’étouffent les regrets D’un futur dépassé qu’on appelle le présent.
J’ai pas envie d’admettre, ni envie d’obéir A cette peur si profonde, ma dernière invitée. Combattre puis s’égarer, mourir jusqu’à mourir, Le regard à l’envers et les yeux bien fermés.
J’ai pas envie d’avoir, ni envie de donner. A quoi bon ressentir quand personne ne ressent La violence de ces mots jetés sur mon clavier ? Comme si, déjà, un jour, j’avais eu du talent.
J’ai plus envie d’écrire, ni même de chialer, Peut-être devrais-je dormir ; m’installer froidement Dans le lit retrouvé de cette chambre oubliée, Oubliée de l’amour, oubliée par le temps.