Je vais vite, elle arrive : la rue de notre union, Quelques mètres, plus que trois, ma bagnole ralentit, Un coup d’œil à mon cœur et je freine sans raison Au carrefour de ce doute qui m’écorche la vie.
Au milieu de la route, une ombre, une silhouette Se rapproche de ma porte si facile à pousser. Je distingue une jambe, un bras, un cou, une tête, Puis les yeux d’une fille ruisselant de beauté.
Derrière nous, mon amour, la musique d’une laisse Oubliant d’attraper la chaleur du moment. Je t’aime, tu m’aimes, on hait ces secondes qui blessent Quand mes larmes sur ta bouche voudraient tuer le temps.
Mais je lâche ta peau, aussi lâche qu’avant Et la porte se ferme sur ton triste regard. Peut-on vivre à moitié, après un tel instant ? Puis-je répondre honnêtement ? J'ai du mal à y croire.