C'est une petite maison où chante une fois par an un troupeau d'hirondelles aux visages relâchés, impatientes d'attendre, elles se moquent du temps qui défile aussi vite que le font les années.
Et cognent à la santé quelques verres en plastique, une blague à la con et des rires sans gros mots ; on dirait que l'amour devient presque logique quand on passe le portail qui mène au bungalow.
Chacun a le même âge lorsque on entend une voix crier dix fois "A table !" comme une douce chanson, - Ô refrain d'amitié - cuite au charbon de joie qui arrose le cœur de trois générations.
Au fond poussent les tentes, qu'en dit la morve au nez ? S'essuie-t-elle au mouchoir de précieux souvenirs? Qui regardent leurs rides devenir, chaque été, le plus beau des cadeaux que la vie puisse offrir.
C'est ainsi, sans pudeur, qu'au bout de cette route se déhanche sur la piste de quoi briser les pieds ; il parait que certains, en ces soirs de 15 août, ont du mal à trouver la force de se coucher.
Mille excuses aux gardiens de tous les « GnaGnaGna » ! Les cigales exagèrent lorsque flambe l'harmonie ; quand un pétard de trop éclate sous un toit, c'est un feu d'artifice qui dure toute la nuit.
Puis viennent sans prévenir ces pauses cigarettes, où des regards complices se caressent à l'écart, où le présent se lit dans un verre de Get laissant sortir les mots que l'on garde au placard.
Voici plus de trente ans que nos rimes s'entrecroisent jusqu'à couper le souffle dans une haie d'honneur ; voici plus de trente ans que chacun apprivoise l'idée de transpirer dans la même sueur.
Merci donc à ces frères qui font craquer mon cœur sans savoir à quel point ils sont sensationnels... Un dernier vers pour dire : merci donc à ces sœurs que j'aime voir danser sur le pont des Salelles.