Paraît que j’ai pas le droit de cracher sur ton corps, D’accuser le bon Dieu d’avoir laissé tomber Le destin d’une vie qui se meurt, qui s’en sort, Puis qui meurt sur le sol, telle une note échouée.
Et pourtant je t’en veux, je t’en veux tellement, Comment as-tu osé me quitter sans adieu ? Pas de lettre pour mentir que je suis innocent, Responsable anonyme d’un bonheur malheureux.
Reviens-moi, mon absente, que je puisse t’offrir Cette rage silencieuse sur le point de saigner. Tu rêvais, égoïste, au besoin de t’enfuir, Salissant d’un seul geste notre belle amitié.
Alors réponds, chère âme frère, réponds à ma douleur : Que suis-je censé faire après cet abandon ? Avancer, faire semblant de sourire à mon cœur… Refuser l’avenir d’un présent à la con…
Je sais pas, je sais plus, à qui donner la faute, A ces monstres gentils, à cet ange si mauvais. J’ai besoin d’un coupable pour sortir de ma grotte, D’une lumière aveuglante en guise de vérité.
Mais tout ça c’est du vent, inutile ou violent, Personne dans ce bas monde ne pourra te ramener. Jamais je n’excuserai les profonds sentiments Que tu m’avais donné juste avant de sauter.
Pardonne-moi ce poème, si loin de mes pensées. J’ai bien cru un instant qu’il m’aiderait à sortir Du cauchemar réaliste que tu as provoqué, Faisant naître cette blessure impossible à guérir.