Non loin de là, A deux pas D’une rivière consumant ses constats, Il sauva de justesse La plus grande des richesses, Et d’une simple caresse, Il demanda : « Merveille des merveilles, c’est bien toi ? Enfin. J’ai tant perdu la foi De croiser ton chemin. Enfin. Mais toi qui donnes sans lendemain, Ô toi l’abnégation, Que fais-tu seul, soleil, privé de tes rayons ? » Heureux de cette question, L’astre sans flamme Répondit près des larmes : « Merci beaucoup chère caravane, Tu es le premier, Sûrement le dernier, A me voir exister. Je donne à tous ces gens Sans arrêt depuis cent ans. Pour qui ? Pour moi ? Pour eux ? Pourtant Tu l’as dit : j’ai perdu mes rayons ! » Alors, bien loin du pardon, L’homme sans nom Secoua le fruit sacré Du prétendu désintéressé : « Non, ce n’est pas vrai ! Tu ne peux cracher cela ! N’oublie pas, n’oublie pas Que l’amour n’est pas l’amour de soi ! » La mémoire fatiguée, Le soleil disparut, dévoilant son secret : « Je voudrais juste ressentir ce que c’est d’être aimé… »