Le cœur rassasié Par un trop plein d’intensité, Il alla visiter Le côté des savants, Ceux qui font jaillir le vent Au milieu des mauvais temps. D’un pas maladroit, Il caressa Le cynisme d’un chien, assis là : « Comme tu es sale, Regarde-toi ! Qu’as-tu fais de la morale Qui, par son absence, ne te rend qu’animal ? » Sans surprise, l’insolent vaniteux Leva les yeux Vers son nouveau copain de jeu, Et d’un ton plutôt droit Il avoua : « Oh merci, merci, heureusement que tu es là ! Moi qui croyais aveuglément Au bonheur sans argent, Remplis moi les poches, mon ami, et puis va-t-en ! » La main fragile de profession, L’homme sans nom Sortit de son veston Un billet de colère : « Tiens, voilà pour ta misère ! En espérant que tes prières Soient un jour entendues. Mais c’est à toi, jeune inconnu, De construire une vie qui vaille la peine d’être vécue. » Alors, dans un éclat de rire A faire pâlir Le plus beau des empires, Le chien se jeta à ses pieds Avant de murmurer : « Connard d’esclave ! Ce que tu peux me faire pitié… »