Ne sachant toujours pas, Ni son nom, ni pourquoi Les détours de la vie l’ont mené jusque là, Il marcha un moment Sur le clavier grinçant De son instant présent : « Pardonnez-moi d’insister. Je ressens avec vous le besoin de parler : Répétez-moi les notes du ‘’comment exister’’. » Savourant l’harmonie De son nouvel ami, Le piano répondit : « Quel son délicat ! Auriez-vous la bonté de marcher, là, et là, Parcourant votre chanson une nouvelle fois ? » Les jambes lourdes comme du coton, L’homme sans nom Sortit de sa manche son fidèle diapason : « Là et là, dîtes-vous ? Je gagne et puis je joue, Je perds et puis c’est tout ? N’y a-t-il rien qui m’attende autre part que chez moi ? » L’oreille accrochée aux deux touches de sa voix, L’instrument s’inclina Conduisant le début à l’orée de la fin : « Bravo à vous, cher musicien ! Nul besoin d’être quelqu’un, Puisque à présent vous n’êtes rien… »