En quittant cet endroit, Toujours vivant, un peu moins droit, Il trouva, sur le trottoir, un cœur plein de vodka : « Que fais-tu, tout seul, assis par terre ? As-tu simplement trop bu lors d’une fête ordinaire ? Qu’y a-t-il à gagner dans ce triste éphémère ? » La vision aussi brumeuse Que celle d’une danseuse, Le cœur ouvrit la bouche, laissant une odeur nauséeuse Se répandre cruellement : « C’est toi ? C’est toi maman ? Vas-y, ne te gêne pas, je crois que c’est le moment De me faire la morale. Je vais bien mais j’ai mal, Suis-je, comme on l’appelle, un lourd sentimental ? » Déconcerté par la situation, L’homme sans nom Éprouva, malgré lui, une jolie compassion. Alors, la main tendue Vers l’inconnu, Il tira sur la faiblesse de ce cœur dévêtu : « Hélas, ou heureusement, je ne suis point votre mère ! Serait-elle en colère De vous voir sur ces pierres ? Un lourd sentimental, dîtes-vous ? Un passage dans l’excès, voilà tout ! Soyez donc raisonnable au prochain rendez-vous, Et tout ira pour le mieux. » Sur ces mots bien trop creux, Le cœur amoureux Se leva de tout son long : « Ce que je sais de la raison, Est qu’il ne faut rien pousser à l’extrême, Pas même la modération… »