C'est un libre penseur, enchaîné jusqu'aux pieds Par le peu de confiance qu'il ose se permettre. Vaniteux dans le texte, provocant le parfait, Il aboie, tel un ange, du bord de sa fenêtre.
Et je l'entends, tendre cri, chanter son désespoir Sur des mots insolents à l'abri des mirages. Fantasmant la musique d'une chanson sans mouchoir, Il gémit, tel un roc, embrassant le naufrage.
Parfois bleu de bonheur, mouillé par un soleil N'ayant pas su saisir les secrets de son âme, Le ventre douloureux du matin au sommeil, Il pardonne, amoureux, l'innocence de ces femmes.
Et je le vois, douces larmes, aimer la solitude Au milieu de ses frères, ses fidèles ennemis. Déguisant quelques doutes en deux trois certitudes, Il encaisse, insoumis, les violences de la vie.
Du silence au débat, de la rage à l'amour : Tentatives perdues à faire renaître un temps Où deux cœurs esseulés s'étaient promis « toujours », Mêlant force et candeur comme le font les enfants.
Et je pleure, à mon tour, sur les pages d'un poème Qui raconte l'envol du plus beau cygne noir. Un sanglot trop facile pour lui dire que je l'aime, Une plume bien trop sale pour écrire son histoire.