Le cœur déchiré par cette nouvelle, Il se posa sur un banc, à l’abri des querelles, Espérant haut et fort que personne ne l’appelle : « Que fais-tu là, tout seul, mon cher ami ? J’ai eu vent de tes cris, Et je suis quelque peu surpris De voir à cette place. » L’homme leva la tête, se vit dans la glace, Et courut pour s’enfuir au fond de son impasse. « Qui es-tu ? Pourquoi me suis-tu ? A chaque fois que je m’arrête, tu jaillis au coin D’une rue ! » Le reflet généreux s’approcha de son oreille. Puis, sans paillettes ni merveilles, Le sortit brusquement de son triste sommeil : « Je suis la solitude, ton désarroi, En un mot, je suis toi. Je t’en prie, parle-moi, pour une fois. » Les mains retournées vers son nouveau compagnon, L’homme sans nom Confia sa douleur comme une infâme démission : « J’abandonne ! Comprends-tu cela, toi qui n’es personne ? J’ai passé ma vie à chercher cette faille qui résonne, Mais rien… » Alors le reflet agrippa sa main, La serra fort contre son sein Avant de relancer : « Mon ami, n’oublie jamais : Ce que tu recherches, tu l’as déjà trouvé… »