Dans un lieu un peu sombre Habité par le surnombre, Ne possédant d’autres avis que de celui de son ombre, Il s’assit au comptoir En demandant à boire : « J’en assez de ce brouillard, S’il vous plaît, chère clarté, Remplissez-moi de vérités Car ce soir, je veux tout oublier : Les doutes, la beauté, les racines de la pluie, Je voudrais être sûr, une fois dans ma vie ! » Habitué de ces récits, Le verre de la nuit Lui répondit : « C’est avec plaisir que j’écris ton programme : D’abord ce fluide au fond des larmes, Puis cette fuite au fond des femmes, Et pour finir, il y aura cette voix, Celle qui frappe de tout son poids ! » N’ayant plus que le désarroi Comme unique compagnon, L’homme sans nom Accepta, dans un sourire, la belle proposition : « D’accord, allons-y mon ami, à ta santé ! Il se fait tard, je crois, et je n’ai pas assez pleuré. Emmène-moi dans ce pays où le bonheur est inondé. » Soudain, sans comprendre pourquoi, Dans un murmure, le verre déborda : « Sèche donc tes larmes ! Ce pays dont tu parles Fait partie de toi… »