Au-dessus de sa tête, une épée aiguisée Attend le bon moment pour se faire remarquer, Inutile de le plaindre ; le mérite que l'on aime Lui rappelle l'évidence d'une récolte que l'on sème.
Qu'on le punisse encore ! Et encore et encore ! Jusqu'à lui faire quitter l'idée même d'être fort, Puisque il est interdit d'aider, voire soutenir Celui qui d'un seul geste s'est maquillé de pire.
Entendez son visage imploré le repos Mais n'ayez point pitié de sa couleur de peau Car son front cicatrice est là pour lui rappeler La laideur d'un souvenir qui ne peut s'effacer.
Qu'il boite alors, qui saigne ! Par ici, la sortie ! Offrez-lui, s'il vous plaît, un peu plus de mépris Pour que ce sombre idiot puisse enfin prendre conscience Que les actes ont parfois de graves conséquences.
Qu'il est bon bien souvent de se voir au-dessus De ces hommes si faibles qui se sentent perdus. Cela donne du pouvoir à notre cher ego Qui d'un coup se retrouve propulsé tout en haut.
Comme quoi il arrive que l'on dise des conneries : « Tu ne t'es pas raté, mon pauvre et triste ami ! » Mais si sa gueule fait peur, c'est peut-être pour dire De changer de trottoir pour ne pas vous salir.
Victime ou bien coupable ? Ni l'un ni l'autre ? Les deux... A la foi qui condamne l'écorché d'aller mieux, Il abaisse la tête pour ne pas contrarier Le quotidien de ceux qu'il a égratignés.
Alors il va se battre contre vous, contre lui, Gagner de quoi faire taire les langues des gentils, Rappelant à ceux-là qu'avant de trébucher, Il était lui aussi quelqu'un digne de respect.