Nous voilà face à face, imprégnés de distances, Permets-moi de poser mes doigts sales sur ton dos ; L'amitié n'est pas morte, elle préfère être absente Que devoir suivre au pas la trace de mon stylo.
Ainsi donc dans l'ailleurs se trouve l'itinéraire D'un solide solitaire devenu alcoolique ; Reconnais-toi toi-même devenir l'adultère De ce propre destin que tu trompes en public.
Le passé a crié : souviens-toi du présent ! N'y a-t-il aucune place dans notre nourriture Pour toucher secrètement le chant de l'océan, Seul témoin, parait-il, de nos tendres blessures.
Et cette voix dans ma tête qui raconte un peu fort Comment les sièges vides remplissent l'habitude. Sens-tu mes larmes cogner, cogner... cogner encore... La porte invulnérable de ton ingratitude ?
Pourtant quel joli rêve ! Ô promesse ironique ! Je t'aime tel un trottoir sur lequel on s'efface... Rappelle-nous dans un an, belle histoire romantique, Rappelle-toi d'aujourd'hui comme l'entrée d'une impasse.
Arrive alors l'instant où je te remercie D'encaisser la violence de ma plume orpheline ; L'amitié n'est pas morte tant que l'on garde en vie La fièvre généreuse de nos fortes poitrines.