Moi, je crache proprement sur les Paris Hilton, Ces poupées fabriquées dans du beau matériel. Dénonçant le vulgaire en jouant du trombone, Je lance un doigt d’honneur au pays des merveilles.
Moi, j’accuse poliment tous les riches d’être riche, Que le monde est injuste, que le juste est trop bon. Défenseur des clochards, je colle des affiches Sur les murs d’une pitié remplie de compassion.
Moi, j’éteins par moment ma télé réalité : Émissions inutiles que le peuple affectionne. Fort de mon orgueil, je refuse de pleurer Lorsque Florent Pagny caresse son microphone.
Moi, je plaide fortement pour tous nos droits de l’Homme : Tous égaux, liberté dans ma bouche fraternelle. Et je chie sur Chirac et ses mangeurs de pommes Une boue presque rouge aux arômes rebelles.
Moi, je ferme ma bourse à la reine « Malbouffe », A tous ces faux marchés que l’on appelle Super. Jardinant mes conserves dans un champ qui s’étouffe, J’écris mon désespoir à mon centre Leclerc.
Moi, j’enfonce avec courage toutes les portes ouvertes, Conduisant mes amis à l’orée d’un changement Où le sourd et l’aveugle du bord leur fenêtre Applaudiront Bill Gates d’avoir pourri les gens.