De qui sommes-nous proches quand sonne le matin ? Celui dont les oreilles suffoquent de chagrin. Vers qui lancer sa rage, sa complainte au secours ? Quand tu parles du départ du tout premier amour.
Il te faut être fort pour une fois dans ta vie… Ferme ta gueule pour une fois, ressers-moi un whisky ! Que tu puisses gouter l’autre face, côté pile, Tu as là devant toi la force des fragiles.
A genou dessous terre, le sourire fiancé A cet oiseau de pluie aux deux ailes abimées, Qui continue à battre au rythme de mon cœur, Qu’importe chaque joie, et qu’importent mes pleurs.
Qui donc pour creuser avec moi le profond Quand le trou déjà froid suppose l’abandon ; Je suis pas préparé, encore quelques minutes Avant de l’emmener avec toi dans ta chute.
Alors je vais danser sans relâche sur cette pierre Que tu as décoré spécialement pour ma mère, Jusqu’à perdre mon souffle, dernier cri de l’enfance, Danser et puis danser, comme une dernière danse.
Je n’y crois plus tu sais, ça fait longtemps déjà Que ma nuque ne s’incline au devant de ta croix, Et pourtant en ce jour de juillet plein hiver, Je ne serais pas contre une petite prière.