Quelle est donc cette folie qui me pousse à aimer mon prochain? Comme si je souhaitais embrasser les ordres d'un nuage qui se remplit de gouttes chaque fois qu'un enfant s'écarte de ses doutes.
Qu'en penses-tu, toi qui penses en secret, toi qui sais? Depuis quand les questions plaisent-elles aux muets? Ai-je le droit seulement d'être doux et gentil sans craindre que les grands me traitent de petit?
Petit gentil et doux... C'est joli après tout, serais-je le naïf dont l'adulte est jaloux? Ou peut-être simplement que cette lucidité éloigne mon regard de la réalité.
Et tant pis si parfois mes nuits sont un peu sales ; j'aurai fait, je l'espère, plus de bien que de mal… Dans ce miroir binaire je ressors maquillé, le visage à deux doigts d'apprécier son reflet.
Qu'il est bon de rester dans mon imaginaire, blotti contre le chaud d'une pensée qui n'espère ; j'ai déjà oublié les morsures à venir, tenu par la tendresse d'un sourire qui m'attire.
Tout est beau, rien ne bouge au fond de mes paupières, qu'on se souvienne alors de l'éclat de mes vers ! Quand celui qui insulte est le même qui implore : S'il te plait, cher poète, écris… Écris encore!
La crapule se tait lorsque crie, dans le noir, la complainte qui me fait raconter cette histoire. La beauté n'est-elle pas quelque chose de triste? Ingratitude oblige: je m'en fous, je résiste.
Et si je me retrouve quelque peu avant l'heure devant la Gomme sourde, origine des peurs, j'écrirai cette rime fidèle à ma carcasse : Savez-vous, ô Censure, que plus rien ne m'efface?