Je voudrais disparaître, une heure, quelques minutes, Oublier l’imparfaite qui sait plus où donner : A ce fils, à cet homme, à la paix, aux disputes, Ce boulot trop humain, ces copines du passé…
Je voudrais être seule, une heure, quelques minutes, Déjeuner calmement à l’abri des regards, Faire en sorte que chaque jour ne soit plus une lutte, M’endormir sereinement, et me lever trop tard.
Je voudrais être une autre, une heure, quelques minutes, Cette femme de combat qui ne périt jamais, Celle-là même qui ricoche aux abords d’une chute, En un mot, retrouver la championne que j’étais.
Je voudrais m’évader, une heure, quelques minutes, Fuir ces vérités accrochées à mes bras, Revenir vaporeuse à l’entrée de ma hutte Pour enfin voir glisser les larmes qui sont en moi.
Je voudrais oublier, une heure, quelques minutes Ce poème vite écrit par la main d’un ami, Ne pas avoir besoin de ces petits parachutes Qui s’incrustent sous mon toit depuis ma nouvelle vie.