Quel est donc ce cadeau au visage masqué qui s'invite alors que je n'ai rien demandé? Depuis quand le bonheur a le droit de sourire, sans effort, à celui qui fait tout pour le fuir?
C'est un matin soleil à l'aube inattendue, un lendemain de fête où la gueule ne boit plus ; tout semble être à sa place comme un hasard blessé, je n'ai plus qu'à me dire que cela va passer.
Nostalgie en demande ; souviens-moi de ce temps où le triste habitait le plus grand sentiment, paralysé des yeux je regardais la pluie mouiller aux quatre vents la puissance d'être en vie.
En ce jour de bien-être, je dépose les larmes aux pieds de ces paupières qui ont perdu leur charme et qui sèchent, Ô Ingrates, ai-je vraiment mérité de tomber dans les bras de la sérénité?
Je sais bien que mon cœur devrait en profiter, qu'une douce accalmie n'est pas censée crier mais j'ai envie d'hurler à m'en briser les côtes que si je me sens bien, ce n'est pas de ma faute!
J'entends d'ici la plainte du merle moqueur qui prétend savamment que je suis dans l'erreur ; « Calme-toi, oisillon, ai-je dit le contraire? » Le bien me fait du mal et je n'en suis pas fier.
Moi qui cognais plus tôt chaque morceau de sagesse, qui transpirais d'amour (J'en ai fait la promesse...) Me voilà silencieux, rassuré, plein d'espoir ! Où sont passées les rimes qui se couchaient trop tard?
Qu'on me pardonne alors d'être un peu maladroit, j'ai perdu l'habitude d'écrire sur la joie. Ce peut-il que tout ça soit un simple cauchemar et que je me réveille à nouveau dans le noir?
Il est clair (dirait-on) que je n'ai pas le choix, le présent a jeté sa lumière sur moi ; je n'ai plus qu'à briller au profond de mon trou, avaler cet instant mais sans y prendre goût.
Que répondre à tous ceux qui ne comprennent pas et qui pensent, au fond d'eux, que je tire vers le bas ? Comment leur expliquer sans maquiller les mots que la page reste blanche quand je vise le haut ?
Et même si mes pas ont la tête à l'envers, que l'été sous ma peau se mélange à l'hiver, je verse ce poème du bout de mon crayon pour pleurer le chaos de mon inspiration.
Ça y est je sens mourir la fin de la journée, j'ai manqué d'être heureux à me laisser aller. Vigilance Constante : je résiste, ça va mieux ! La souffrance revient... De quoi faire des envieux?