Coule sur le trottoir sale, un ru de sang et de vin. Placé sur mon chemin, te secourir me sembla vain, Tu es couché dans la rue, allongé face au bar, Devant ces habitués, piliers saouls et goguenard.
Au loin j’entendais la sirène hâtive des pompiers, Avaient-ils encore l’espoir de pouvoir te ranimer, Toi dont la vie coulait lentement dans le caniveau Tu n’en voulais plus, d’être une épave, un charlot.
De mon pas rapide d’homme pressé je n’ai pas ralenti Quand j’ai franchi ton corps recroquevillé sans vie, Sautant par-dessus la flaque écarlate de sang ou de vin J’ai préféré t’oublier, te secourir me semblait vain.