Humiliation
Bien d’humiliation ! Elle est bien loin la place
Où l’Homme trônait, fier, au centre de la ronde.
Depuis Copernic, le doute n’est plus permis,
C’est la Terre qui virevolte autour de lui.
Dieu Soleil et son manège, banalement,
Vole dans la galaxie et son firmament.
Il pouvait se consoler en s’imaginant,
Il y a cinq siècles, chassé du centre du monde,
Taillé dans un tout autre bois que de celui
Des espèces barbotant tout autour de lui.
Le lot de consolation était fort plaisant,
Mais Darwin, et ses aïeux, en firent autrement.
Que lui restait-il ? Son ego assurément.
Sa conscience de lui-même, libre et vagabonde,
Qui le distingue d’entre tous et l’éblouit.
Pas mal, mais avec Freud, l’inconscient fut mis,
Voilà un siècle, en évidence et en avant.
Conscient, peut-être, mais surement pas pleinement.
Que dit la liberté ? Ce noble sentiment,
Bien mis à mal par l’ADN, dans la seconde
De sa découverte et où se retrouve écrit
Nos talents, notre destinée et notre vie.
Alors, pas vraiment libre et à peine conscient.
Que lui reste-t-il ? Sinon être intelligent.
L’intelligence, capacité qui le rend
Capable, et lui seul, de construire des rotondes,
De démontrer des théorèmes, mais aussi
De méditer et de soigner les maladies.
Mais voici que celle des robots du moment
Vient aussi lui contester ce monument.
Alors quoi ? Finalement, c’est lui seulement
Qui n’a de cesse de se remettre à sa place.
