Ce soir je pense à Pénélope. Dans son Ithaque natale, La nuit, devant sa tapisserie, Vers quoi l’entraînait son esprit ?
Etait-elle jalouse ? Pensait-elle à Ulysse ? Avait-elle peur qu’il ne revienne plus Abandonné dans d’autres bras, repu, Ou qu’il ne revoie plus Télémaque leur fils…
Ce soir je suis comme Pénélope. Mon esprit va vers toi, Mais je n’ai ni tapisserie, ou quoi que ce soit Qui me permette d’être sereine.
J’aurais accepté n’importe quelle invitation, Même des plus ennuyeuses, Pourvu qu’une occupation, M’empêche d’être malheureuse.
Ce soir je comprends Pénélope, Qu’il doit être doux de ne penser à rien, D’avoir un esprit vide Et un corps aérien.
Ce soir je suis Pénélope, Sans galant de jour, ni tapisserie de nuit. Mais ce soir je suis Pénélope Car la même peine nous unit.