Pardonnez mon silence! Je fuis le destin qui s'acharne Et ce mutisme me délivre des regards inquisiteurs Et des propos accusateurs Je suis dans le non dit provocateur.
Pardonnez mon silence! Le du est lourd à porter Et le verbe déchire la volupté Je me retrouve nu sans fioritures, Seul exilé dans la pourriture.
Pardonnez mon silence! Je ne peux assumer les conséquences Ni clamer haut votre innocence. Je suis dans le camp des muets Impuissant faisant face aux fouets.
Pardonnez mon silence! Votre courage m'exaspère, Telle une glace, me renvoyant en face ma laideur Et je me retrouve à nouveau sans pudeur.
Pardonnez mon silence! Frères des sentiers obscurs Et des causes altruistes et du futur. Moi je suis dans le passé Prisonnier des regards glacés, De ceux qui m'accusent de me taire Et de na pas clamer haut et fort l'adultère. Moi frères je me tais Me sachant prisonnier de ces haies Qu'ils ont dressées sur mon chemin Pour glorifier en priant leurs parchemins. Décrétant que le mot est suspicion Que le verbe est provocation Et que le poète est dérision. Alors j'ai choisi de tuer la rime dans ma poitrine Et de changer mon regard en vitrine Pour ceux qui veulent voir la vérité Plongez vos yeux dans ma cécité.