Vos
poèmes

Il y a si longtemps
Qu’ils ne se souviennent plus
Comment c’était avant
D’aimer sans retenue.

Depuis ton ombre plane
Sur le sexe et leurs vies
Et chaque jour les condamne
À douter sans répit.

Tu n’as pas de frontière
Ni même de préférence
Et tes victimes d’hier
Ont joué de malchance.

Ils ignoraient alors
Que l’amour peut tuer,
Ce plaisir au dehors
N’était rien que fumée

Face à ton vil poison
Jusqu’alors inconnu,
Qui sans une émotion
Les a mis au rebut.

Ils furent vite condamnés
Par les hommes et à mort,
Ont perdu leur santé ;
Macabre coup du sort.

Car on montre du doigt
Les victimes du SIDA,
Ce syndrome d’autrefois
Qui en fait des parias.

Mais toi qui les dévores,
Tu te ris de leurs maux
Et de leurs désaccords
En trente en de fléau.

Laisse-les donc concevoir
En totale liberté
Leur futur, sans devoir
Y être chapeautés.

Un jour ils trouveront
Comment t’anéantir,
Potions fabriqueront
Pour ton ombre détruire.