Dans le creux de ma main, les cristaux ont fondu, Les flocons ce matin ont envahi ma rue. J’ai grand ouvert mes yeux pour mieux les voir tomber, J’ai regardé les cieux que la neige a voilé.
Et le froid m’envahit jusqu’au creux de mes os, Mais je suis tant ravie d’un paysage si beau, Que le cœur réchauffé et soufflant sur mes mains, J’accueille sa beauté dans un rire enfantin.
La blancheur a masqué la noirceur des faubourgs, Et lentement drapé les cités alentours. La rumeur de la ville n’est qu’un son étouffé, Qui s’éveille, se maquille de ces cotons glacés.
Sous ses pas hésitants, le passant, le badaud, Retrouve un cœur d’enfant, bien qu’il courbe le dos. La neige a toujours eu ce pouvoir bien magique, De donner à la rue, son visage féerique.
Et je presse le pas, je cours le cœur léger, Pour retrouver là bas, la chaleur d’un foyer. Mais les yeux dans ses yeux, je perçois la détresse, De tous ces malheureux quand le froid les agresse.
Je n’avais pas pensé, perdue dans mon extase, A ces âmes égarées que l’hiver tue de rage. Et mon sourire ému par autant de beauté, S’est à nouveau perdu dans de sombres pensées.
Dans le creux de ma main, les cristaux sont partis, Ils sont venus pour rien, car ils n’ont pas d’amis. Sauf ces petits enfants qui s’émerveillent encore, De leur scintillement quand s’annonce l’aurore.