Jeux d'enfants
Je me souviens du temps, quand je te retrouvais
Et que nos jeux d’enfants bien loin nous entraînaient.
Nous n’étions qu’innocence mais dans nos cœurs de fous,
Nous cherchions la jouissance de l’inconnu, du loup…
De nos rires trop sonores, de nos éclats de joie,
De ces instants si forts, lorsque tu étais là,
J’ai gardé la mémoire, j’ai tout bien protégé,
Pour que le temps ce soir, s’arrête de tourner.
Je nous revois encore, inventant des histoires,
Nous étions chercheurs d’or, ou devenus grimoires,
Nous savions les formules, et connaissions les fées :
Elles étaient libellules dans ce monde fait d’athées.
Et le temps s’effaçait, au rythme de nos rêves,
Nous partions guerroyer sur nos chevaux sans trêve,
Moi sur mon destrier toi dans ta belle armure,
Nous étions chevaliers, défendant ces hauts murs.
Nous avions tant de lieux, tant de guerres à mener,
Que la nuit peu à peu, venait nous entourer.
Mais nous ne la voyions, par ailleurs occupés,
A chasser les dragons, de nos rêves endiablés.
Et la vie tout à coup, reprenait le dessus,
Quand le cri d’un hibou, nous effrayait bien plus,
Et les ogres bavant, accouchés de l’esprit,
Retournaient en grognant, en dessous de nos lits.
Alors une course folle, nous ramenait chez nous,
Et c’est sans une parole, que nous brûlions nos joues.
Nous courions sans arrêt, et sans nous retourner,
Car un monstre égaré pouvait bien se venger.
Et ce soir je souris, me revoyant courir,
Effrayée par la nuit et cherchant à m’enfuir..
Je repense à ces jeux, qui ont peuplé ma vie,
A ces instants heureux quand tu étais ici.