Je me souviens du temps où je me déployais, Etirant chaque feuille dans le cœur de l’été. Les oiseaux se posaient dès le petit matin, Recueillant la rosée dans le creux de mes brins.
Le jardin s’éveillait tendrement réchauffé Par le chant de ses hôtes et la douce clarté. Un soleil bien trop pâle embrassait la maison Et cognait les carreaux de ses quelques rayons.
La beauté de l’endroit était comme dans un rêve : Les odeurs des sous bois et les trop pleins de sève, Enivraient les abeilles, ouvrières acharnées, Qui de fleurs en pétales amassaient leur trophée.
Un mimosa palot chatouillait la glycine, Accordant sa blondeur de façon arlequine, A l’incarnat rampant de ces grappes affaissées. Je les trouvais si beaux, que j’en aurais pleuré !
Une rose éperdue rougissait de bonheur, Etalant ses boutons sans aucune pudeur. Primevères et bleuets entachaient la rocaille, Dégorgeant leurs éclats sur un lit de corail.
Ce ne sont aujourd’hui que de vieux souvenirs, Des fragments de ma vie que souvent je soupire. Un vieil arbre oublié, au milieu d’un terrain, Qui se prend à rêver à ces jours bien anciens.