Le train du sommeil
Petit train du sommeil qui revient chaque soir,
Lentement nous entraîne dans l’étrange couloir.
Notre esprit s’évapore vers cet autre univers,
Et délivre nos corps des toxines délétères.
Petit train apaisant, quand revient ta chaleur,
Tu nous donnes un instant ce repos salvateur.
Et c’est béatement, dans la tiédeur du lit,
Que tout en s’endormant, le corps oublie l’esprit.
Petit train rassurant, toi qui peuple nos nuits,
De cauchemars étonnants et de rêves alanguis.
Tu nous donnes dès l’enfance, le secret de nos vies,
En tordant à outrance nos images endormies.
Petit train fait de rêves, qui ne passe qu’une fois,
Quand la journée s’achève et qui ne revient pas.
Sauf le lendemain soir, quand les ombres envahissent,
Et habillent de noir nos profondes abysses.
Petit train de nos nuits, capricieux quelquefois,
Que le flot des ennuis, fait partir loin là bas.
On te remplace alors par ces produits chimiques,
Qui ne nous donnent à tort qu’un sommeil hypnotique.
Petit train inquiétant, quand parfois tu nous mens,
Quand cet apaisement, n’est qu’un vrai faux-semblant.
Le repos n’est en somme, qu’une fuite en avant,
Le refuge monotone des cafards oppressants.
Petit train de toujours, à jamais notre ami,
Lorsque pointe le jour, tu nous rends à la vie.
Tu es le confident de nos âmes égarées,
Quand au cœur des tourments, tu viens nous apaiser.
Petit train du sommeil, quand tu seras dernier,
A souffler sur nos ailes pour mieux nous envoler.
Tu tourneras la page en cet ultime instant,
En ce dernier voyage pour le grand firmament.