Les Cénomans
Qu’il était doux ce temps, où je te retrouvais,
Au détour du vieux Mans, dans cet endroit secret.
Je cherchais ton regard, ton sourire enjôleur,
Moi qui arrivais tard, trop au soir de tes heures.
Je te disais ma vie, tu me parlais d’antan,
Avec toute la magie, quand racontent les vieil gens.
Je voyais des images, des photos noirs et blancs,
Dessinais des visages, à ces âmes nées avant.
Que de noms et d’histoires, tu as pu me conter,
Tu parlais jusqu'au soir pour ne rien oublier.
Et j’écoutais ces mots, les souvenirs vivaient,
Tu redonnais leur peau à ces êtres refaits.
Je les ai senti vivre, dans le fond de mon âme,
Délivrés de ces livres, me racontant leurs drames.
Et leurs sourires figés, les clichés en témoignent,
A nouveau ont remué et fait briller nos larmes.
Mais je n’ai pas tout su, le temps nous a manqué,
Pour passer en revue, les affres du passé.
Ton sourire s’est éteint, un triste soir d’avril,
Puis tu les as rejoint, dans un pareil exil.
Quand souvent je reviens dans ces rues Cénomanes,
Je ne sens presque rien, et ton parfum se fane.
Il me semble pourtant que les murs ont gardé,
Ton sourire éclatant, et ton visage usé.