Proue
Toi l’élancé,
Tu brille dans la nuit,
Mais aucun de tes yeux, ne luis,
Tu souris, à jamais,
Dieu des mers,
Mais pourtant dominé,
Par la Mère,
Toi et ton regard amer,
Malmené par les vents,
Mais dieu des océans ?
Les bômes se frappent,
Les mats cassent,
Sourire splendide,
Stature de guerrier,
Mais posture candide !
L’homme est là,
Avec son baudrier,
Sens-tu cette douceur?
Cette lustrante caresse,
Le pinceau s’élance.
Tu es à ravir les cœurs,
L’aube vient,
L’été approche,
Et, empli de tous les biens,
Tu part,
Sans, nos proches,
Le crépuscule te tiens,
L’été fuit,
Entend tu ta patrie?
Elle te dit “revient !”,
Grande est la houle,
L’obscurité s’est avancée,
A pas feutrés,
L’ennemi est là,
Te rattrapant tel une goule.
L’air éclate,
Les boulets partent,
Le pont s’abreuve,
D’écarlate.
Les traits volent,
Et le bois craque,
Tu t'écroules, tu te noies,
Figure de bois.