J'ai effleuré de mes doigts Ces mots que je n'osais embrasser. De loin, ce baiser tant attendu A ravi mes sens déçus. J'ai murmuré des promesses Qui n'apportèrent aucune liesse, J'ai quémandé de l'or Pour convier mon coeur, qui dort.
Il est là, devant moi. Ce reflet qui se découvre, nu ; Il se tord avec tant de souplesse Que je crains d'être en tort ...
"Allons donc, courage ! Verse sur cette page vierge ta rage ! Condamne tes peurs, tes erreurs, Ne te confine point dans le leurre ..."
Les mots sont-ils suffisamment sages Pour évincer la rancoeur ? Une passion juvénile étreint le sort Qui, devant l'évidence, rit de sa maladresse Et ne ressort pas de ce duel vaincu. J'ai effleuré de mes doigts Ces mots que je n'osais embrasser ; De loin, cet espoir entr'aperçu Qui ne demande qu'à être aimé sans retenue... De mot en mot, de bronze en or, Mon premier mot, serait-ce ..."encor" ?