LA CARESSE DE L'ANGE(Première partie: la rencontre)
Villes planétaires , villes totems Villes gouffres, ville gloutonnes Ce matin on murmure la venue d'un étranger Sur le marché des anges
Vous croyez que ce sera lui
Il faudra vous parer de mille atours de fêtes De votre sourire, de quelques artifices de poudre Pour iriser le diadème de vos yeux du contour du désir Oh belle muse, l'angélus vous à doté D'une belle nature qu'il faut savoir user
Devant la glace ses cils jouvencelle Babillent quelques exquises moue Sur ces traits mutins dessinés au fusain Que souligne une petite bouche rouge Surmontée d'un joli nez aquilin
Demoiselle Cassandre aime à se rendre frivole Pour ce défilé annuel du marché au baisers Elles sont nombreuses, pour peu d'élus A parader filles de haute vertu Sur l'estrade de lumière ou l'on offre leur aura
Certaines comme Philomène la belle ingénue D’Andalousie partie pour quête de bonne aventure Lui jalouse ses mains et la verve de ses mots D'autre beautés du froid aiment en parure de fierté Se souvenir d’antan des fastes des alcôves princiers
Cassandre porte fièrement un buste altier Un corps d'amazone et ce charme indomptable Qui la rend si unique partout dans le royaume A fils de prince elle refusa l’aumône de sa couche Et préféra la plèbe du bordel au lit d'un monsieur
Dame maquerelle qui par ses yeux de biches De notre demoiselle retord Murmure en coulisse que l'on ne fera rien d'elle Qu'elle est tout juste bon Pour l'égout et la fange
L'heure fatidique approche La foule se presse au rendez-vous des corps C'est toujours un plaisir Que de voir défiler ces êtres-offrandes Dégradés de leurs âmes douces catines gourgandines
Venez , venez crie-t-elle d'une voix haute perchée Sur l'estrade de bois à la foule amusée, bigarrée Qui maintenant se presse haranguée par la bonimenteuse A la bonhomie joufflue revêtue d'une houppelande de mauvais Rappelant au beau monde le ruisseau d’où elle est sort
Des chapeaux haut de forme croisent des coudes Avec des bras virils de charpentiers ou de maçons Venus s'encanailler à ce spectacle de cuistre Ou sueur et virils désirs se mélangent Dans un déluge de plumes et de colifichets