De longs pleurs, cette nuit, m'étouffent d'impuissance, Une si longue nuit maléfique et hurlant Qui remplit de stupeur mon esprit chancelant Et le fait délirer dans le vide et l'absence.
Chaque jour mutilé tombe en déliquescence, Le jour dont reste à peine un voeu sanguinolent, Telle une plaie amère au fétide relent, Où l'échec me foudroie avec magnificence.
L'oeil hideux, en sueur, brisé comme un fétu, Je contemple, ébahi, mon destin abattu Et vois tous les faux biens rouler à la renverse ;
Jusqu'à l'heure où, levant ses deux poings furieux, Une nouvelle nuit plus ignoble et perverse Se jettera sur moi pour me fermer les yeux.