D’où viens tu, dans ce jour qui se fait si pâle Qu’il démêle les ombres dans de grands efforts, Quand sur ta robe pourpre aux frêles pétales Le temps nous laisse aux tristesses des remords.
Es tu inquiète, là où se ravive l’éphémère, Quand le soir vient et débauche l’adieu Et que là haut monte cet astre lunaire, Crains tu de ne plus voir un seul ciel bleu.
Sais tu ces matins brumeux et languissants Qui dans les cœurs se pâment et s’évanouissent, Ces absences que l’on cherche au long des ans Où les mémoires trébuchent sur des pentes lisses.
Dis moi si le parfum des roses est éternel Qu’il exhale en de sinueux parcours, Au delà de nos consciences aux voûtes charnelles Où l’homme vient aveugle et puis sourd.
A cet hiver qui vient encombré d’ennui, Où le ciel sonde ses profondeurs lointaines Quand se ravive en lui quelque tragédie, Es tu celle qui saura s’épancher sur nos peines.
Oh ! si les roses en nos âmes secrètes, Par leur savant langage en belles visiteuses Quand se fanent mille choses que l’on regrette, Savaient ce doux élixir en nos noirceurs frileuses.
Alors de cette aube agacée lasse de renaître Je saurai t’attendre aux heures mystérieuses, De ces plaintes, à l’agonie du trépas peut-être, Nous irons hors du temps de ce qu’il creuse.