Dans l’autre regard j’ai sombré, comme blessé, En un tourment insensé qui divague Sur l’aile du temps qui, sans peine, va se perdre. J’ai cherché vos regards encore juvéniles Et l’ombre chétive qui flattait vos traits. Dans l’autre regard j’ai voulu retenir L’inaccessible immobilité du temps. J’ai voulu poser mes lèvres sur l’aube des rosées Et comme un pétale sur le sol égaré J’ai attendu une aube fragile qui n’est jamais venue. Vos sourires fanés sont venus à moi, meurtris, Et sur vos fronts blancs le dessin du temps. Le ciel s’est couvert de nuages tout gris Inondant vos silhouettes empreintes de tourments. Dans l’autre regard, d’une insensé déraison, J’ai voulu me perdre comme un vent fatigué S’échouant sur les plaines d’avril, Là ou le temps lâche prise et s’enfuit, Mais la nuit me semblait profonde et tenace Comme ces abysses creusant leur noirceur Là ou le temps jamais ne blesse. Dans l’autre regard j’ai voulu voir l’enfant Eteindre au ciel mystérieux, les lueurs tristes Des étoiles vers lesquelles parfois mon cœur crie.