Dans l’œil atroce de ta fécondité, Tu m’a invité, moi seul et nu, A m’allonger près d’elle silencieux, Le front blanchi et inquiet. Et de ton ventre qui m’inventait, Berceau de promesses, visage pur, Je sondais déjà l’odeur du néant, Ce trait droit, filant, aux ombres inertes Sortant de ma prime nudité. De ta fécondité je mourrai, Inventé par tes entrailles Aux solitudes créatrices, inondé D’un sommeil généreux. Je tomberai au bas du tombeau, Pays sans lumière ni destin. Ton ventre m’aura façonné, hélas, D’immobiles lambeaux, aveugles, S’en retournant aux poussières Qu’un vent poli viendra chercher. Dans l’œil de ta fécondité Je me serai penché, rêveur, Laissant à ton ventre le vide, Mon regret intime et douloureux, Celui de n’être plus qu’un Voyageur, de l’inaccessible Et lointaine lumière .