Vous passerez, oui, dites-moi que vous viendrez Quand l’air du soir vendange les vieux souvenirs, Que l’étincelle au bord de vos yeux tant aimés Ne cessera jamais, non jamais, de fleurir.
Vous passerez, oui, vous passerez sans pleur, Comme ce premier jour en son vaste sourire Où, dans le lointain, chantaient de sombres rumeurs, Des vents informes dont les cœurs se déchirent.
Vous étiez mon idéale inconnue, O métamorphose hideuse et glacée Des morts en la terre, en leur souffle retenu, Où l’ombre se dissout sur leurs chants dévoisés.
Vous serez, quand jaillira enfin l’éclaircie Au décolleté d’une aurore permise, Ni désastre ni trouble où prêche l’ennui, Juste un rêve bleu aux lèvres soumises.
J’entends mourir les vagues sur les rochers, L’ivresse de celles tant de foi revenues, La mer, la douloureuse, la mer ma bien aimée Sait notre amour, en nos âmes contenu.