Il me revient souvent dans mes nuits, Tes courbes insensées qui se diluent, Ce rêve étrange où meurt l’ennui, Pilastres de brume où tu m'es apparue
Ta poitrine fiévreuse à mon regard Se mirait dans les ombres fragiles, Mêlant à tes soupirs, un chant bizarre, Et des musiques lointaines à peine audibles.
C’était une pièce sans mur ni plafond, Juste un sol au revêtement glacé, Sur ses quatre bords le vertige sans fond Qu’un trouble, un désir, n’ont pu effacer.
Puis nous mourions de salves érotiques Par des orages où les amants chavirent, Nos souffles avaient ce langage antique Comme un vent d’hiver qui dans l’ombre s‘étire.
Il me revient souvent, dans mes nuits, La captivante alchimie de tes reins Que l’œil ne perçoit pas, mais ravit Aux rêves qu’étouffent les petits matins,
Et l’ébauche d’un souvenir fuyant, Dans la tourmente d’un duel indécis, Quand la clarté chasse le temps Et la splendeur d’idéales géométries.
Je dormais, revêtu de mes silences, Et la nuit lourde de songes s’enfuyait, Ton corps avait basculé dans l’errance, Vers ces pays où dorment les rêves imparfaits.