Vous rappelez vous des temps anciens Qui se perdaient dans le ciel bien trop vaste. Et nos regards, comme un parchemin, Dans l’obscurité sans faste.
Vous rappelez vous des promesses offertes De venir chaque jour me raconter Que grande, fut pour vous, ma perte, Que votre cœur, par d’autres, ne serait point emporté.
Ô, ne craignez pas ma colère De vous voir si loin de moi. De vous voir si heureuse et si fière, De vous promener à son bras.
Savez vous que je pleure souvent, Que ma douleur est infinie. Que bien loin est le serment Que vous me donniez en ce bel après-midi.
Savez vous, quoi que l’on dise, Qu’ici tout n’est que vide. Que l’ennui jamais ne se déguise, Que mon amour pour vous n’a pas pris de ride.
Vos pensées effleurent elles encore mon souvenir ? Je vous vois si heureuse, où est votre chagrin ? Etiez vous lasse de souffrir Comme ce dernier jour où vous teniez ma main ?
Vous verrai je dans les allées qui s’ennuient, Où l’automne berce les feuilles mortes. Ô, comme loin de vous je m’ennuie ! Et cette absence qui toujours vous emporte.
Vos larmes qui, jadis, me torturaient, Ne vous connaissent plus aujourd’hui. Rappelez vous, sur ma tombe, elles perlaient, Cette tombe qui jamais ne fleurit.