Il me faudrait mourir, aux pensées immobiles, Quand l’arbre mort chantera au vent glacé Et que sur les chemins égarés, l’ombre docile Enveloppera les larmes anciennes, aux yeux voilés.
Il me faudrait mourir, aux yeux clos de ma mère, Pour ne pas sentir la douleur indicible, Ses sourires à l’enfant perdu de sa chair Quand les soirs penchants atteignent leur cible.
Il me faudrait mourir, si tu partais mon frère, D’un inaccessible regard où tout se courbe, Quand hélas plus rien ne vibre et tout s’altère, Que les grands chevaux blancs s’unissent au vent fourbe.
Alors, endeuillée, la lumière qui me faisait Ira pleurer ses semences, moquant l’hiver, Pendant que sous ma tombe, aux murs abstraits, Le baiser de l’oubli hantera mes paupières.
Il me faudrait mourir, avant que tu t’endormes, Quand juillet fanfaronne les fiançailles, Quand l’automne tricotera son habit morne, Il me faudrait mourir avant que tu t’en ailles.