Sur nous s’est trop penchée l’ombre de l’olivier, Ce tourbillon de toi en mes frêles tourments, Nos lèvres malades, une seule fois, n’ont pu oser Cet amour que regardait l’Orient.
De la route menant à Kassar Saïd Bordée de maisons blanches aux volets bleus Qui se baignaient en un soleil torride, Je t’attendais pour un regard, tes yeux,
Un mirage que vous donne parfois le désert, Ces ombres vibrantes aux multiples voiles Quand les amours dans l’oubli se désespèrent Comme au vent hâté, un dernier pétale,
Tes grands yeux noirs en étaient leur attrait Aussi profonds que le puits de Birde Abou Oifar, Ils étaient si beaux que rien ne s’effarouchait, Ni la gazelle dorcas ni l’aigle criard.
Les fleurs de jasmin enivraient l’atmosphère Jusqu’au ciel bleu semblant immobile, Puis se faisaient somnambules et solitaires Aux nuits prudes, somnolentes et tranquilles,
Elles formaient mes songes informes et titubants, Se dispersaient sur ton corps comme morte saison. Un hiver était venu, poussé par les vents Qui criaient sur les dunes de Debbecha, ton nom.
Le vieux port de Bizerte façonnait l’adieu Comme les mosaïques de Sousse écrivaient l’histoire, Puis déposa sur ta bouche un voile mystérieux Et sous nos fronts d’amères mémoires.
Entends tu, quand vient le soir, gémir les vagues, Ces nuits sans promesse, lasses d’attendre En leur creux ces souvenirs qui divaguent Venant aveugles comme poussière de cendre.