Allongé, tu es là sans rien dire, Impénétrable comme des gouffres sans fin Dans le calme d’un jour qui s’étire. Ton visage n’est pas celui des défunts.
Il est celui des douleurs, des vertiges, Apportant des parfums sombres, Et d’étranges fleurs sur leurs tiges Se courbant mollement sur leurs ombres.
Il est celui de pâles sanglots Voilant à peine le silence, Et d’inutiles mots Tant le vide est immense.
Il est celui des adieux déchirés, D’un baiser froid, De mains serrant des chapelets Qui courent entre les doigts.
Il est celui d’une berge Et toi de l’autre côté, Laissant leur noir cortège S’évanouir, muet.
Il est celui de l’absence insupportable, Celui des draps qui s’ennuient, D’une assiette en moins sur la table, D’une simple photo jaunie.