Au bout d’un tunnel, l’orée du paradis Un ange me regarde avec des yeux d’enfants Il a en lui un ver, le démon de midi. Il pointe en avant ses seins triomphants
Il viendra ce soir dans un souffle divin Ses longs cheveux portent de fins hameçons d’or Pêcheur éternel d’âmes, frêles alevins. Une cape bleue de nuit recouvrira son corps
A ses pas les cimes des peupliers frissonnent Une madone de granite s’agenouille et pleure Les cloches des églises dans les montagnes résonnent Brisants le silence comme le cristal d’un cœur.
Ses yeux bleus ont la couleur de l’univers Il y brûle un grand feu, un ardent désir De connaître le mal dans des lieux pervers. Il veut savoir, connaître malheur et plaisir
Lui qui ne connaît que les mots du bonheur Lui qui s’endort dans une grandiose aurore Dans des nuages roses et bleus de couleurs Un plafond étoilé comme somptueux décor
Voyageur, d’une barque il a la paresse. Plus d’un millénaire pour arriver sur terre Affrontant l’anathème dans des cris d’allégresse Dans la nuit il est illusion et mystère.