Un temps mort est le trou béant qui nous sépare Et ma mémoire rêveuse sous la tienne s’égare Mon cœur te parle tout bas sous les maux du passé Quand sur moi ton regard glisse sans s’arrêter.
Et puis mon corps résonne, et puis ma vie défile, Pressé et relâché dans le rose de tes plis, J’ai visité tes flancs et ton divin asile, Quand ton corps gémissait du poids de ton envie.
Allongé, je vois dans l’attente illusoire, Sur tes lèvres, dans tes yeux, le secret qui se perce Et flatte mon regard, repaît ma lèvre tierce Mon corps arraisonné d’une cargaison d’espoir.
Aujourd'hui, le mystère de ces murs familiers Nous sépare et me prive de ton tendre désir Quand ta chair dépendante aux mains d’un étranger Se dérobe à mon rêve, sans attendre l’avenir.