Rien au monde ne pourrait de mon âme offensée Me tirer sans complainte et sans cris menaçants Tant l’ombre et le nuage, la simple obscurité Ont séché mes racines de l’espoir vieillissant.
J’ai vécu, j’ai pu voir tant d’amitiés défaites Je cherche compagnie, je fais mon oraison, Et mes nobles projets ne m’assurent la conquête Quand ils sont achevés avec ou sans passion.
Du fond du ciel lugubre je vois l’essaim des rêves Tourner autour de nous en rougeâtres couleurs Ne vois-tu pas alors le soleil qui se lève Et blanchir les hauteurs et réchauffer mon cœur ?
Pour bâtir dans la nuit des abîmes éblouis Les beaux jours de bonheur d’une vie opportune Viendront pour allumer les cœurs qui l’ont chérie Quand un amour vainqueur repousse l’infortune.