Le merle noir sur la fenêtre Se dit qu'elle ouvrira peut-être. Il tremble sous les blancs flocons, Tapis de soie sur les balcons. Dedans on chante, on rit, on danse On parle au coin d'un feu immense : La vie est là, derrière la glace Où l'oisillon n'a pas sa place. Tout l'été ils avaient joué, Leurs coeurs alors s'étaient noués, Puis l'hiver a tout balayé, Et l'oiseau noir est effrayé. Il tremble encore sous la bourrasque... La fillette a ôté son masque. Voici la nuit où tout s'endort; Demain le merle sera mort. L'enfant est sortie ce matin Portant des gants et des patins Sans un regard vers cet endroit Où gît l'oiseau, le coeur tout froid. Le temps emporte les saisons, Printemps et joie dans les maisons, Mais l'enfant pleure, au désespoir Le chant d'amour du merle noir.